Vom Kriegerherz

Vom Kriegerherz Dogo Canario

Dogo Canario

Herpés

Herpés

L'herpès virus canin  provoque une maladie mortelle chez le chiot,  et est la première cause d’infertilité actuellement en élevage 

 

Philippe Michon, Docteur Vétérinaire  

 

Etiologie Le virus :  

Isolé en 1965, le virus de l’herpès virose appartient à la sous-famille des Alphaherpesvirinœ et n'est apparenté à aucun autre herpès virus. Ces virus se transmettent généralement par contact de muqueuses et ont la particularité de pouvoir subsister à l’état latent. L’individu contaminé peut rester porteur toute sa vie. Ces virus sont par contre fragiles dans le milieu extérieur et facilement détruits par les désinfectants classiques. On ne connaît qu'une seule espèce d'herpès virus chez le chien. Il présente la particularité d’être inhibé par la chaleur. De ce fait il se multiplie dans les muqueuses exposées à l’air : chez l’adulte génitale, oculaire et respiratoire. Chez le nouveau né par contre, incapable de réguler sa température, l’atteinte est généralisée. Selon les études, le taux de chiens séropositifs en élevages serait de 25 à 70%. Aucun pays n’est indemne.  

Les sources de contamination peuvent passer inaperçues:   chiots malades,   chiots issus de mères malades (cliniques ou porteuses),   adultes malades même si aucun signe clinique,  

Les matières virulentes le sont essentiellement par contact:   sécrétions nasales et génitales,   enveloppes fœtales et fœtus,  

 

Trois modes de transmission sont possibles :   lors de l’accouplement, y compris par le sperme,   in utero,   oro-nasale.  

 

Soigner les chiots avant de toucher tout autre chien, Se laver et se changer entre chaque lot en cas de doute, Détruire immédiatement les placentas et les fœtus, véritables bombes à virus  

 

Pathogénie :

 

Le virus entre par la voie oro-nasale. Le professeur Thiry mentionne qu’une chienne déjà infectée par l'herpès virus canin donne une immunité colostrale qui protège le chiot contre une atteinte ultérieure grave : elle protège de la maladie (symptômes) mais non de l’infection (le virus se multiplie néanmoins). Il en est de même pour une chienne vaccinée contre l’herpès virose. On n’a pas de preuve d'infection du chiot lors du passage dans le bassin. La contamination placentaire est possible et peut entraîner des avortements qui ne sont pas forcément tardifs. 

 

L'infection est mortelle et se propage très rapidement chez les nouveau-nés alors que sur des chiots de plus de 2-3 semaines elle peut être inapparente ou donner une rhino-pharyngite aisément confondue avec de la toux de chenil.  

 

Symptômes  :

 

Forme aiguë du nouveau-né  

L'incubation dure de 4 à 6 jours. Le chiot cesse de s’alimenter, a des selles molles évoluant vers la diarrhée. Une douleur abdominale est souvent observée ainsi qu’une hypothermie. La mortalité survient en 1 à 2 jours et peut concerner toute la portée. Des séquelles neurologiques sont fréquentes sur les survivants.

Forme du chiot plus âgé  

Chez les chiots plus âgés, l’atteinte est essentiellement respiratoire.

Forme récidivante dans un chenil  

Dans les chenils contaminés, l’infection se contrôle d'elle-même, la plupart des chiens acquérant une certaine immunité et les chiennes transmettent cette immunité à leurs chiots. Les chenils les plus à risque sont ceux n’ayant jamais eu d’herpès virose. On observe donc de temps en temps une récurrence de symptômes de toux de chenil. Forme vaginale et pénienne  

Des papulo-vésicules peuvent apparaître sur la muqueuse, elles disparaissent en deux semaines et peuvent réapparaître en début de chaleur. Forme transplacentaire  

Des résorptions fœtales, des momifications, des avortements, de la mortinatalité, de la mortalité néonatale et la naissance de chiots normaux porteurs latents du virus : tous ces signes peuvent être observé lors d’atteinte de la femelle gestante. Forme inapparente  

La plupart des infections sont inapparentes, le virus s’établit à l'état latent toute la vie du chien.  

 

Diagnostic :

 

Toute sérologie positive indique une contamination. Les animaux les plus à risques sont les animaux négatifs. L’analyse histo-pathologique donne, chez le chiot, des lésions typiques. Le virus peut être isolé des organes du chiot.  

 

Traitement  :

 

L’acyclovir (antiviral) semblant inefficace sur l’herpès virus canin, le traitement est uniquement symptomatique. Chez le chiot, on veillera au maintien de la température entre 38°5 et 39°5.

Prévention La prévention est de deux types, sanitaire et vaccinale. La prévention sanitaire consiste à :   s’assurer que toutes les conditions sont requises pour aider les chiots à maintenir leur température,   désinfecter fréquemment avec des produits non irritants, éliminer les cadavres le plus rapidement possible, éviter les contacts entre portées.  

 

La prévention vaccinale est possible grâce à l’EuricanHerpes205® qui possède une AMM européenne. La mère est vaccinée gestante afin d’obtenir un taux maximal d’anticorps à la mise bas. Cette vaccination supprime complètement la mortalité néonatale due à l’herpès virus canin. Les chiffres obtenus sont intéressants : la vaccination augmente le taux de fécondité, réduit la mortalité toutes causes confondues de moitié, et de ce fait augmente le nombre de chiots sevrés. L’innocuité du vaccin est totale et il peut s’utiliser quelque soit le statut sérologique de la mère même si son intérêt est discutable sur une chienne séropositive. 2 injections doivent être effectuées à chaque gestation, une entre le 1er jour des chaleurs et le 10ème  jour après la saillie, la seconde 1 à 2 semaines avant la mise bas. Le vaccin est vendu en France à un prix public d’une quarantaine d’euros la dose hors consultation. Les deux injections ajoutées aux consultations associées sont loin d’atteindre la valeur d’un seul chiot et dans l’état actuel des contaminations, son utilisation devrait être systématisée.